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Praktika découvre par hasard l’existence de Zélé de Papara, chanteuse ivoirienne méconnue du grand public, dont la voix et l’histoire singulière éveillent sa curiosité.
De retour à Abidjan, il propose à la chanteuse Jahelle de lui rendre hommage
Elle chante les louanges de la cantatrice Sénoufo morte tragiquement en 1995. Pour ce track le balafon est joué par Innocent Kimpe, et Jahelle chante dans sa langue natale en Baoulé (Centre Côte d'Ivoire)

ENG
Praktika discovers by chance the existence of Zélé de Papara, a little-known Ivorian singer whose voice and singular story arouse his curiosity.
Back in Abidjan, he asked the singer Jahelle to pay tribute to her.
She sings the praises of the Sénoufo singer who died tragically in 1995. For this track, the balafon is played by Innocent Kimpe, and Jahelle sings in her native Baoulé language (Central Ivory Coast).




Zélé de Papara est née en 1934 à Koulousson. Sa carrière musicale commence en 1965, rapidement désignée reine du "Bari" à Papara (à 24 km au nord-est de la ville de Tingréla, dans le nord de la Côte d'Ivoire). Toujours accompagnée de son tambour accroché aux hanches, la tête coiffée d'un chapeau de berger et une queue de cheval accrochée au poignée d'une main le tout mélangée à la voix percutante et au son du balafon, Traoré Zélé de son vrai nom a su se faire remarquer à travers la Côte d'Ivoire et au delà des frontières ivoiriennes, notamment dans les communautés senoufo du Mali et du Burkina Faso.

Elle arriva à la musique après une assez rare série de calamités. De son premier mariage, elle donna naissance à 11 enfants, tous décédés sans qu'aucun d'eux n'ait atteint l'age de trois ans. Traitée de femme de malheur ou encore de sorcière, elle quitte alors son foyer et regagne sa famille à Papara. Elle se remarie et là encore, le sort s'acharne sur elle, elle ne parvient pas à enfanter. Malgré tout, elle ne sombre pas dans le désespoir, et chasse ses tristesses dans la musique, en parallèle du travail de la terre (culture de céréales) qu'elle exerce pour subvenir à ses besoins et être indépendante.

Elle décède de façon tragique au soir du 17 août 1994 où, après une longue journée de travail et de pluie, les murs de terre de son habitation, fragilisés par l’humidité, cèdent et s’écroulent sur elle dans son sommeil. Son corps récupéré sous les gravats, fut inhumé la même nuit, en cohérence avec la tradition en pays Sénoufo. Elle ne bénéficia pas de funérailles, ni de sépulture digne de son rang et sa notoriété.